Les conditions d’accès à l’éducation – Cas du Bénin
Depuis plusieurs années, plusieurs pays de l’Afrique mettent en place des actions pour faciliter les conditions d’accès des enfants à l’éducation. Les enfants issus de la classe populaire, malgré la gratuité de l’école, abandonnent les bancs.
Selon une étude de l’UNESCO sur l’éducation en Afrique subsaharienne, près de :
- ⅕ des enfants âgés de 6 à 11 ans ne sont pas scolarisés
- ⅓ des enfants âgés de 12 à 14 ans ne sont pas scolarisés
- ⅔ des enfants âgés de 15 à 17 ans ne sont pas scolarisés
Ces taux élevés de décrochage scolaire sont inquiétants. Combinée à la forte croissance démographique, elle doit représenter la priorité pour les gouvernements.
Quelles sont les conditions d’accès à l’éducation au Bénin ?
Trois grandes réformes ont haussé le niveau de scolarisation des enfants au Bénin en 2007. Elles concernent principalement la gratuité des frais scolaires, le reversement des enseignants communautaires. Et dans une moindre mesure, le relèvement de l’indice de traitement des enseignants.
Les mesures du gouvernement sur la gratuité sont assez restrictives. La gratuité ne signifie pas la prise en charge de l’intégralité des frais de scolarisation des enfants. Elle concerne que :
- les enfants de la Maternelle au Primaire,
- les filles des classes de 6ème et de 5ème de l’enseignement secondaire général,
- et les étudiants non boursiers de l’enseignement supérieur.
Parce qu’une restriction de ce type ne peut permettre un maintien des enfants à l’école pendant tout leur parcours scolaire.
Dans les années 2000, une autre grande réforme a été l’introduction des Nouveaux Programmes d’Études (NPE). L’objectif des NPE était de reconstruire les programmes d’études sur une base socioconstructiviste. A travers les NPE, les élèves devraient acquérir un ensemble de savoir-faire et de connaissances. Ces derniers leur permettront de faire face aux enjeux sociaux du monde contemporain. Mais, force est de constater, que malgré la bonne volonté, les NPE ne portent pas leurs fruits.
La gratuité des cours
Après dix ans d’application de la mesure de la gratuité de l’enseignement, le Taux Brut d’Admission à l’école primaire est passé de 99% en 2005 à 132% en 2010. Le pourcentage est supérieur à 100% parce qu’il est rapporté à la population âgée de 6 ans dont ne font pas nécessairement partie tous les nouveaux entrants.
Un effet positif de cette mesure est la hausse du taux de scolarisation des filles qui a atteint 84% en 2008. En 5 ans, on a observé une augmentation des effectifs de 69% dans le premier cycle (Classe de 6ème à 3ème) et de 112% dans le second cycle (Seconde à Terminale).
Ces statistiques, qui devraient constituer un élément de fierté nationale, contrastent malheureusement avec la baisse vertigineuse du niveau intellectuel de nos apprenants. La gratuité de l’école est un projet social qui n’avait pas la solidité requise. De plus, la qualité de l’offre en services éducatifs n’a pas suivi cette forte croissance. L’un des problèmes majeurs qui en découle de cette situation est le manque cruel d’enseignants.
Les établissements sont obligés pour y faire face de recruter un nombre important d’enseignants vacataires, à la qualification peu avérée et dont le statut est bien précaire. Donc nous nous retrouvons donc dans des classes surbondées avec des équipements obsolètes ou qui brillent par leur absence. Le rapport nombre d’élèves-nombres d’instituteurs reste élevé et a tendance à croître. L’école publique béninoise présente donc une incapacité matérielle pour accueillir un flux aussi important de nouveaux apprenants.
Et la conséquence ultime face à cette situation est le redoublement des élèves et les taux d’échec aux examens nationaux.
Le rôle d’Ifemi face à cette situation
L’Association IFEMI a pour but principal de favoriser l’éducation des enfants au Bénin. Elle met en place des actions pour réduire l’échec et l’interruption scolaire. En effet, Ifemi a pris conscience de l’urgence de la situation. C’est dans ce cadre qu’elle a lancé son programme Réussite scolaire Pour Tous en 2019. Ce programme en est à sa deuxième année d’exécution.
Réussite Scolaire pour Tous
Les élèves issus de milieux défavorisés sont plus à risque d’abandonner leurs études. L’objectif du programme “Réussite scolaire pour tous” est de contribuer à la réussite scolaire de ces enfants en mettant en place un système de soutien scolaire. Ce programme vise à offrir à ces jeunes béninois issus de milieux défavorisés un accès gratuit à des tuteurs qui les guideront tout au long de leur cursus scolaire. Grâce à une approche personnalisée, l’accompagnement de tuteurs est une grande source de motivation qui incite les jeunes à s’améliorer. La contribution des tuteurs leur apporte un encouragement à progresser dans leur apprentissage.
Pour sa deuxième année, le programme se concentre sur les élèves en classe de terminale au CEG de Davié. Ils reçoivent des cours de soutien sur différentes matières. Des groupes de travail sont constitués afin de favoriser l’échange et de permettre aux élèves présentant des difficultés de pouvoir poser des questions. Les enfants sont suivis et participent à des examens blancs pour s’exercer et pour mettre en pratique leurs acquis.
La réussite des élèves ne peut se faire sans vous. Nous avons besoin d’aide pour mener à bien et pour pouvoir étendre nos actions aux plus grand nombre. En effet, pour sa réussite, Ifemi a besoin d’aide et de la volonté de tout un chacun. N’hésitez pas à nous contacter pour en savoir plus plus sur nos actions. Car comme le dit la Présidente de l’association Zouhaérath LIADY : “Malheureusement nous ne pouvons refaire le monde mais si nous pouvons apporter notre aide aussi petite qu’elle soit nous pourrons peut être faire avancer les choses dans le bon sens.” Nous pouvons donc tous contribuer à la plus petite échelle contre le décrochage scolaire.
Pingback: L'éducation inclusive au Bénin - Ifèmi
[…] dépit des efforts remarquables consentis ces dernières années par les différents acteurs du système éducatif du Bénin, celui-ci connaît toujours, un grand nombre d’enfants malheureusement exclus. Ceux-ci, à cause […]